3 mythes sur le café

Mythe n°1 : il ne faut pas boire de café le matin pour ne pas interférer avec la production de cortisol

Souvent décriée car secrétée en excès en cas de stress, le cortisol est une hormone très importante, entre autres liée à la régulation du cycle circadien.

Au réveil, nous observons une hausse importante du cortisol, ce qui nous permet de nous sentir bien réveillé.

Certaines études montrent que la consommation de café augmente les taux de cortisol (sérique ou salivaire). C’est le cas d’une étude menée sur des femmes de 18 à 20 ans (pas représentatif de toute la population donc).

Cependant, la plupart des études montrent un effet neutre sur le taux de cortisol (y compris à jeun).

Une étude montre même que le cortisol salivaire avait soit augmenté, soit diminué, après consommation de café à jeun.

Cela semble à la fois montrer une certaine variabilité individuelle, et que les preuves sont insuffisantes pour donner des directives concernant la consommation de café dans le but de moduler ses taux de cortisol au réveil.

Il n’y a aucune raison valable de ne pas continuer à consommer un café au réveil si tu ne ressens pas d’effet indésirable sur ton état de stress ou d’éveil.

Cependant, la consommation régulière de café prévient la baisse de cortisol au cours de la journée.

Bonne chose pour certains travailleurs peut-être, mais attention si tu n’arrives pas bien à t’endormir le soir !

Mythe n°2 : le café augmente la glycémie

Certes, à court terme (on parle de quelques heures), la glycémie est altérée.

On observe par exemple une baisse de l’insuline et une augmentation de la concentration de glucose sanguin.

En revanche à plus long terme (on parle de semaines), le métabolisme du glucose est amélioré : meilleure réponse au glucose et production d’insuline augmentée.

Cependant il ne semble pas y avoir de changement dans la sensibilité à l’insuline.

Les études épidémiologiques qui s’étendent sur plusieurs années montrent elles, une réduction du risque de développer un diabète de type 2 grâce à la consommation de café.

Si tu as déjà entendu qu’il ne fallait pas consommer de café si tu avais des soucis liés au métabolisme du glucose, ne les écoute plus et profite de ton café 🙂

Mythe n°3 : le café épuise sur le long terme

Le café est connu pour son activité stimulante. La consommation de café avec caféine a des effets cognitifs positifs, par exemple :

• Vigilance, humeur, temps de réaction augmentés

• Fatigue mentale, migraines diminuées

Pourtant, il est parfois dit que sur le long terme le café épuise. Si cette information est vérifiée, comment est-ce possible ?

La recherche ne semble pas montrer d’effet fatigant inhérent à la composition du café.

Cependant, une grande consommation de caféine repousse l’arrivée de la fatigue, ce qui peut empêcher de trouver le sommeil. Par conséquent on dort moins, donc on est plus fatigué.

Cette idée de café > épuisement n’est qu’un récit très réducteur. Il est inutile de chercher des explications farfelues alors que la cause est très simple !

Si tu es sensible à la caféine et qu’elle t’empêche de dormir, trouve le moment à partir duquel tu ne devrais plus en consommer en journée, et ton problème sera envolé 🕊️

Références

Papakonstantinou et al. (2016) Acute effects of coffee consumption on self-reported gastrointestinal symptoms, blood pressure and stress indices in healthy individuals

Bilge et al. (2017) The acute effect of coffee intake on hormones that affect glucose and glucose metabolism in healthy individuals

Yusni et al. (2022) The acute effects of coffee consumption on blood glucose and it’s relationship with serum cortisol and insulin in females

Amirova et al. (2022) Taking caffeinated beverages at rest affects hormone metabolism

Gavrieli et al. (2011) Caffeinated Coffee Does Not Acutely Affect Energy Intake, Appetite, or Inflammation but Prevents Serum Cortisol Concentrations from Falling in Healthy Men

Harris et al. (2007) Coffee, stress and cortisol in nursing staff

Bidel et al. (2006) Effects of coffee consumption on glucose tolerance, serum glucose and insulin levels–a cross-sectional analysis

Agardh et al. (2004) Coffee consumption, type 2 diabetes and impaired glucose tolerance in Swedish men and women

Reis et al. (2018) Effects of coffee consumption on glucose metabolism: A systematic review of clinical trials

Haskell-Ramsay et al. (2018) The Acute Effects of Caffeinated Black Coffee on Cognition and Mood in Healthy Young and Older Adults

Orbeta et al. (2006) High caffeine intake in adolescents: associations with difficulty sleeping and feeling tired in the morning

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