Même si on partait d’une hypothèse finaliste (Dieu / la Nature ou toute autre entité dotée de volonté aurait fait ressembler les aliments à nos organes pour nous aider), elle serait fausse : car non, les aliments ne ressemblent PAS aux organes qu’ils guérissent.
Il est facile de faire des liens avec un peu d’observation et d’imagination.
Mais il est tout aussi facile de faire l’inverse : le hoya kerrii a des feuilles en forme de cœur, mais il est toxique si on en mange (ne guérit donc pas le cœur).
Le champignon phallus impudicus a été utilisé de façon ancestrale en raison de sa forme comme un aphrodisiaque, mais aucune étude n’est capable de démontrer ses bienfaits en ce sens (il pourrait cependant être utile contre certains cancers, rien à voir donc).
Il est aussi facile d’attribuer des bienfaits à certains végétaux : selon les articles qui soutiennent que les aliments ressemblent aux organes qu’ils guérissent, les polyphénols du raisin seraient bon pour les alvéoles pulmonaires. En vérité les polyphénols ont avant tout des bienfaits sur la santé cardio-vasculaire. Par extension on peut parler des alvéoles pulmonaires comme on aurait pu parler des vaisseaux sanguins, du cœur, etc.
Les fruits rouges aussi possèdent des polyphénols, mais aucun rapport avec les alvéoles pulmonaires en terme de ressemblance.
Bref, on a affaire à une jolie forme de cherry picking (on choisit soigneusement les données divulguées afin de confirmer l’hypothèse de départ). Rien de plus.
Et je crois que ces théories ont tendance à plaire car elles apportent un peu de magie dans notre monde. Peut-être que l’appel à la science à tout va rend le monde trop froid aux yeux de certains.
Pourtant, on peut très bien imaginer la science comme un outil utilisé grâce à la faculté de connaissance offerte par Dieu, pour permettre aux êtres humains de comprendre le monde. Mais c’est un autre débat !